Comment assurer un soutien à distance en prison ?
publié le 04/04/2025
Les initiatives de soutien à distance en prison mises en place pendant la pandémie de COVID-19 ont permis d’adapter les prisons aux contraintes sanitaires tout en répondant aux besoins des détenus. Ces services d’aide ont été essentiels pour soutenir les détenus sur différents plans : psychologique, spirituel et social. Dans cet article, nous explorons les différentes formes de soutien à distance pour les détenus, telles que les visites virtuelles, l'accompagnement psychologique, et les programmes de réinsertion à distance.
Maintien du lien familial avec les proches grâce aux visites virtuelles
Les visites virtuelles ont été une initiative clé pour permettre aux détenus de maintenir un lien avec leurs proches, essentiel pour leur bien-être psychologique et leur réinsertion future. Ces rencontres à distance ont permis de contrer l'isolement social, un problème majeur en prison, exacerbé par le confinement. En offrant cette aide à distance en prison, les établissements pénitentiaires ont créé un environnement où les détenus pouvaient continuer à se sentir soutenus et connectés à l'extérieur.
Organisation des visites
Les familles des détenus devaient prendre un rendez-vous à l'avance pour organiser ces visites, soit via une plateforme en ligne dédiée, soit en appelant un numéro spécifique. Les prisons ont utilisé des plateformes de visioconférence, comme Skype et Zoom, ou des systèmes dédiés aux établissements pénitentiaires. Cependant, en raison de la limitation du nombre de bornes et de créneaux horaires, ces visites virtuelles étaient souvent soumises à une planification stricte.
L’écriture en complément pour garder les liens
En plus des visites virtuelles, l'échange de lettres a été un moyen de soutien pour prisonniers essentiel durant la pandémie. Bien que les visites aient été suspendues, l'écriture est restée une forme importante de communication. Les détenus ont été encouragés à écrire, que ce soit à leurs proches, à des associations ou à leurs conseillers. Certains programmes ont même mis en place des activités d’écriture créative, avec un accompagnement par téléphone ou courrier, afin de favoriser l'expression personnelle des détenus.
Suivi du bien-être et de l’accès aux droits des détenus
Missions des travailleurs sociaux
Le soutien à distance pour les détenus a aussi pris la forme d’un suivi par des travailleurs sociaux. Ces derniers ont continué leur travail de suivi via des appels téléphoniques, notamment pour les détenus en situation de vulnérabilité. Cela comprenait des jeunes détenus ou ceux souffrant de problèmes de santé mentale. Le rôle des travailleurs sociaux a été crucial pour s'assurer que les détenus avaient accès aux soins nécessaires et pour les aider à résoudre des problématiques administratives ou juridiques à distance.
Assistance légale des avocats et des tribunaux
Les avocats et conseillers juridiques ont également joué un rôle essentiel dans l'aide pour les détenus pendant la pandémie. Ils ont poursuivi leurs consultations à distance par téléphone ou visioconférence, permettant aux détenus de discuter de leur situation légale, poser des questions concernant leurs recours juridiques ou obtenir des conseils sur leurs demandes de libération anticipée. Les tribunaux ont mis en place des audiences à distance, ce qui a permis d’éviter les déplacements et d’assurer la continuité des procédures judiciaires.
Soutien aux familles des détenus
Le service d'aide pour prisonniers ne s'est pas limité aux détenus eux-mêmes, mais a aussi concerné leurs familles. Une hotline a été mise en place pour informer les familles sur la santé et le bien-être des détenus, ainsi que sur les conditions de détention pendant la crise sanitaire. De plus, des bénévoles et travailleurs sociaux étaient disponibles pour répondre aux préoccupations des familles, notamment concernant les visites ou les démarches administratives liées aux proches incarcérés.
Soutien psychologique à distance
Le soutien à distance en prison a pris une forme particulièrement importante et thérapeutique avec la mise en place de numéros d'écoute et de lignes téléphoniques d'astreinte. Ces services ont offert aux détenus la possibilité d’avoir un accès direct à des psychologues et des conseillers spécialisés, un soutien crucial pendant les périodes de confinement où l’isolement et l’incertitude étaient accablants. Ces lignes d'écoute téléphonique ont permis de créer un espace sécurisé où les détenus pouvaient exprimer leurs inquiétudes, leur stress et leurs angoisses liés à la situation sanitaire, tout en recevant des conseils professionnels.
Les numéros d’écoute devenus essentiels pour aider les détenus
Ces numéros d'écoute étaient essentiels pour aider les détenus à gérer non seulement les effets psychologiques du confinement, mais aussi le stress quotidien de la vie en prison, particulièrement exacerbée par la pandémie.
Les psychologues et travailleurs sociaux étaient disponibles en permanence pour des consultations à distance, soit par appels téléphoniques, soit par visioconférences, offrant ainsi un soutien émotionnel à distance aux détenus, mais toujours très présent et réconfortant. Ce dispositif d’astreinte a permis de réduire l'isolement psychologique des détenus et de leur offrir un accompagnement régulier pour affronter cette période de grande incertitude et de stress.
Le soutien thérapeutique fourni via ces lignes d’écoute a donc été un pilier essentiel pour garantir que les détenus ne soient pas seulement soutenus sur le plan administratif ou social, mais aussi sur le plan mental et émotionnel. Grâce à ces services d’astreinte téléphonique, les détenus ont pu maintenir un lien avec des professionnels de la santé mentale, et ainsi, mieux gérer leurs émotions dans un contexte particulièrement difficile.
Programme de réinsertion à distance
Cours et ateliers à distance
La réinsertion des détenus a aussi continué à distance, grâce à des programmes éducatifs et de formation. Des cours en ligne et des ateliers ont été organisés, et les détenus ont pu participer à des évaluations ou des cours via visioconférence. Ces initiatives ont été cruciales pour garantir la continuité de l’éducation et aider les détenus à se préparer à leur réintégration dans la société.
Aide pour la lecture et les réflexions personnelles
Les bibliothèques pénitentiaires ont également adapté leurs services en distribuant des livres par téléphone et courrier, et en offrant un accompagnement téléphonique pour encourager la lecture et la réflexion. Cette aide pour les prisonniers à distance a été un moyen pour les détenus de s'évader et de maintenir leur bien-être intellectuel et émotionnel durant une période difficile.
Suivi des conseillers en réinsertion
Les conseillers en réinsertion ont continué leur travail de préparation à la sortie par téléphone ou visioconférence. Ces entretiens ont permis de discuter de démarches administratives, de la recherche d’emploi, de la formation professionnelle et de la réadaptation à la vie civile. Le soutien pour prisonniers à distance, en particulier dans ces domaines, est essentiel pour garantir leur réintégration dans la société après leur libération.
Soutien spirituel et religieux
En raison de l’interdiction des visites physiques dans les prisons, les aumôniers ont été astreints à des services téléphoniques pour offrir des conseils spirituels et du réconfort aux détenus. Des numéros spéciaux ont été créés pour permettre aux détenus de s’entretenir avec un aumônier, même sans la possibilité de célébrer des offices en personne. Ces services ont permis de maintenir un lien spirituel et d’offrir un soutien moral aux détenus en période de crise sanitaire.
Les initiatives de soutien à distance pour les détenus pendant la pandémie ont été essentielles pour garantir que les détenus aient accès à l’aide dont ils avaient besoin. Toutefois, des améliorations sont encore possibles, notamment concernant l’accès à la technologie, la qualité des connexions et le temps alloué à chaque visite virtuelle. Il est aussi important de souligner que les visites virtuelles ne doivent pas remplacer les visites physiques, mais plutôt les compléter. À l’avenir, il sera important de maintenir ces options de soutien à distance en prison, tout en facilitant l’accès à des visites physiques pour ceux qui en ont besoin ou qui ne peuvent pas se déplacer.